Comprendre la médecine et la pharmacopée chinoise ?
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Comprendre la médecine et la pharmacopée chinoise ?

Dans nos pays européens, nous connaissons les plantes médicinales associées à nos terres. En effet, nous nous intéressons plus facilement aux herbes qui poussent dans nos jardins, comme le romarin, le thym ou encore la lavande qui ont des vertus thérapeutiques indéniables.

Si nous élargissons nos recherches, nous constatons que les médecines d’autres contrées, bien que différentes, ont une culture phytothérapique riche et pertinente. Les plantes médicinales chinoises font partie intégrante de la culture santé dans le continent asiatique. D’ailleurs, c’est l’une des premières approches « santé » proposées à la population. Dans ces pays où la médication est prioritairement végétale, les plantes sont considérées comme une pharmacie scientifique valable. Là, où en Europe, les remèdes à base de plantes sont parfois mal compris ; la Chine, elle, propose une vision totalement différente quant aux végétaux.

Quelle est la vision médicinale en chine ? 

La médecine traditionnelle chinoise considère le corps humain comme un tout holistique. Dès lors, elle s’intéresse au corps physique, mental, énergétique et spirituel. C’est ainsi qu’est née une médecine globale qui prend l’individu dans son intégralité.

Dans cette optique, la médecine chinoise se réfère à plusieurs grands principes, dont : 

  • Les cinq énergies du ciel et de la terre ;
  • Le Qi, l’énergie universelle ;
  • Les méridiens ;
  • Le concept du yin-yang ;
  • Etc.

Les traitements, eux, se basent sur quatre grandes disciplines principales, à savoir : 

  • L’acupuncture ;
  • Les plantes médicinales ; 
  • Les massages ;
  • Le dao yin. 

N’est-il pas intéressant de constater l’importance portée aux plantes médicinales dans une discipline aussi scientifique que la santé ? 

La médecine traditionnelle chinoise est donc bien une médecine par les plantes.

Comment fonctionne la pharmacopée chinoise ?

La pharmacopée chinoise, la plus ancienne que nous connaissons, fonctionne majoritairement avec le concept de synergie. Très conscients des effets cumulés positifs des principes actifs, la culture asiatique mise sur les préparations magistrales où plusieurs plantes sont mêlées. En effet, certaines plantes potentialisent les effets d’autres végétaux, alors que certaines diminuent les effets secondaires des premières. Ces synergies sont étudiées avec minutie et précaution pour proposer des complexes les plus adaptés possibles aux besoins des personnes.

Dans cette vision respectueuse du pouvoir des plantes, il est admis qu’elles possèdent dès lors toute une fonction à prendre en considération. Dès lors, lorsqu’on les met en synergie, elles développent un rôle primordial au sein de la formule. C’est pourquoi chaque plante fera partie d’une catégorie précise : 

  • L’empereur ;
  • Le ministre ; 
  • Le fonctionnaire ;
  • L’ambassadeur.

Cette hiérarchie est essentielle pour créer des synergies qui fonctionnent et dont l’action précise correspondra aux besoins réels du patient.

Bien entendu, les simples sont également proposées de manière thérapeutique. 

Aussi, la pharmacopée chinoise considère qu’une maladie est évolutive dans le temps. C’est pourquoi les traitements varient rapidement au fil des soins. De jour en jour, un patient voit son état évoluer. Les plantes médicinales sont alors adaptées en fonction du diagnostic évolutif du patient.

Les cinq saveurs et les quatre natures des plantes médicinales chinoises 

Afin de déterminer les bons remèdes selon les actions thérapeutiques, les plantes chinoises sont groupées en catégories et en natures.

Les cinq saveurs en médecine traditionnelle chinoise 

  • Les cinq saveurs possèdent une action définie sur l’organisme : 
  • Amère pour lutter contre l’humidité ;
  • Douce/sucrée pour calmer et ralentir le feu intérieur ;
  • Piquante pour favoriser la bonne circulation du Qi ;
  • Salée pour ramollir et évacuer ;
  • Acide pour retenir les liquides à l’intérieur du corps.

Dès lors, selon le diagnostic précis, le praticien de santé pourra guider le malade grâce aux saveurs des plantes.

La nature des plantes en médecine traditionnelle chinoise

Les plantes possèdent également une nature spécifique. Elles se distinguent ainsi par leur côté : 

  • Froid, de nature yin ;
  • Frais de nature yin ;
  • Chaud de nature yang ;
  • Tiède de nature yang.

Selon l’effet désiré, les plantes seront choisies aussi selon leur nature. Ce principe de nature s’adapte également à la nourriture, très importante dans la culture médicinale asiatique. Dans l’anamnèse, en médecine traditionnelle chinoise, la nature du végétal est très importante. Dès lors, si un froid s’installe, une plante de nature chaude pourra être administrée. Par exemple, si un froid s’installe dans l’utérus d’une femme, une plante de type chaud tel que le gingembre pourra lui être conseillée. Évidemment, tous ces concepts sont très complexes et demandent l’intervention de spécialistes pour vous guider au mieux.

Des plantes médicinales personnalisées dans une vision holistique 

Cette dernière notion est indéniablement très importante pour comprendre la pharmacopée chinoise. 

Les plantes sont réellement choisies en fonction de la personne, à savoir de son terrain dominant, de ses symptômes et de son tempérament. Les remèdes ne sont pas donnés uniquement en fonction de la maladie, mais aussi, et surtout, en fonction des caractéristiques personnalisées du malade. 

Dès lors, la précision d’analyse et de diagnostic défini empêche une grande partie des effets secondaires. En effet, dès lors que l’herboriste ou le praticien de santé considère le malade comme un tout holistique et qu’il veille à respecter les codes de la pharmacopée chinoise, les risques, bien qu’existants, sont très faibles. Les plantes médicinales chinoises favorisent l’auto-guérison en soutenant l’organisme de la manière la plus adaptée possible.

 

 

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Bibliographie

Karine Jacquemard, naturopathe-herbaliste, Le guide de la phytothérapie au quotidien, Rusticas Editions,2019 | Dr Claudine Luu, 1000 remèdes à faire soi-même, Le guide Terre vivante, octobre 2021 | Dr Eric Lorrain, Grand manuel de phytothérapie, Les nouveaux chemins de la santé, Dunod, 2019 | Yves Vanopdenbosch, Herba Médicinalis, 210 monographies de plantes médicinales, Amyris, 2022 | Dubray Michel, Guide des contre-indications des principales plantes médicinales, Lucien Souny, 2018 | Morel Jean-Michel, Traité pratique de phytothérapie. Remèdes d'hier pour médecine de demain, Grancher, 2008 | Mulot Marie-Antoinette, Secrets d'une herboriste, Dauphin, 2009 | Loïc Ternissen, Le guide Ultime de l'Herboristerie, Albin Michel, 2022 | Mulot Marie Antoinette, Les 250 réponses de l'herboriste, Dauphin, 2009 (1993) | Anne McIntyre, Le guide complet de la Phytothérapie, Le courrier du Livre, 2011 | Carole Minker, 200 plantes qui guérissent, Larousse, 2015 | Thierry Folliard, herboriste et naturopathe, Le petit Larousse des plantes qui guérissent, 500 plantes et leurs remèdes, 2016 | Maria Treben, Les simples du jardi de Dieu, Pratique des plantes médicinales pour bien-être et santé, Ennsthaler, 2007 | Christophe Bernard, Grand manuel pour fabriquer ses remèdes naturels, Jouvence Editions, 2018 | www.altheaprovence.com | www.wikiphyto.org | www.doctissimo.fr | www.vidal.fr


Les informations contenues dans ce texte ne visent pas à diagnostiquer, traiter, guérir ou prévenir une maladie quelconque. Les allégations concernant les bienfaits des plantes et des produits à base de plantes sont basées sur l'utilisation traditionnelle. Rédigé par un rédacteur scientifique pour le grand public, cet article présente l'état actuel des connaissances concernant le sujet abordé lors de sa mise à jour. Les progrès futurs en sciences pourraient rendre cet article partiellement ou totalement obsolète. Il ne doit pas être considéré comme une alternative aux recommandations de votre médecin ou pharmacien.